Répartition hommes-femmes au sein de la direction des entreprises en Suisse (2008-2018)

UNE ANALYSE COMPLÈTE DE 900‘000 ENTREPRISES SUISSES
Mars 2018

Auteur: Florent Schlaeppi
Co-auteurs: Jacques Berent, Alexander Skumiewski

Des données et de nouvelles technologies pour offrir une nouvelle perspective sur l’égalité des genres en Suisse

La plupart des lecteurs sont familiers avec ce qu'on appelle « l'effet du plafond de verre », cette métaphore décrivant le fait que, bien que les femmes soient bien représentées dans l'ensemble de la population active, plusieurs obstacles empêchent les femmes d'accéder aux postes les plus élevés au sein de l'entreprise. Dans notre étude, la preuve d'un « plafond de verre » suisse est particulièrement flagrante dans les sociétés anonymes –où seulement un dirigeant sur six est une femme et moins d'un président de conseil sur onze est une femme.

Fort déséquilibre entre les genres au sein des Conseils d'administration des sociétés anonymes suisses

En 2018, la composition des Conseils d'administration n'est pas équilibrée entre les genres. Les femmes ne sont représentées qu’à hauteur de 16,8 %. De plus, au sein du Conseil d'administration, le niveau de responsabilité le plus élevé, exercé par le Président, est encore moins susceptible d'être occupé par une femme (seulement 8,9% des Présidents du Conseil d'administration sont des femmes).

Au niveau de la Direction (PDG, directeurs, signataires autorisés), les femmes occupent davantage de postes directionnels (25,5%) qu’au sein des Conseils d'administration. Toutefois, le même phénomène semble se produire : les postes les plus élevés hiérarchiquement sont occupés par seulement 15,8 % de femmes, alors que les postes à plus faibles responsabilité le sont à 27,5%.

16.8% de femmes au sein des Conseils d’administration de sociétés anonymes suisses

Business-Monitor, un jeu de données complet

Business-Monitor recueille des données auprès de multiples sources, dont le registre fédéral et les 26 registres du commerce cantonaux. Les données recueillies sont ensuite nettoyées, normalisées et enrichies à l'aide de techniques d'acquisition de données mises au point au cours des cinq dernières années. Au total, plus de 10 sources différentes sont utilisées pour établir un profil de chaque entreprise, ce qui nous permet ensuite de conduire des recherches et des analyses statistiques.

L'utilisation de l'intelligence artificielle permet la classification automatisée des entreprises et l'extraction d'informations uniques à partir de données non-structurées, telles que les flux d'informations, les réseaux sociaux, et les sites web des entreprises.

Toutes les sociétés immatriculées en Suisse sont donc prises en compte dans cette analyse, y compris les sociétés anonymes, les sociétés à responsabilité limitée, les entreprises individuelles (également appelées sociétés individuelles ou travailleurs indépendants), les associations et les fondations. Au total, et compte tenu des sociétés créées ou annulées au cours de la dernière décennie, plus de 900’000 sociétés sont analysées. Pour chacune d'entre elles, la base de données inclut l'ensemble des représentants légaux, ce qui porte à plus de 910’000 le nombre de personnes occupant près de 1’400’000 postes à responsabilité. Le genre de ces personnes est déterminé à l'aide d'un outil de classification atteignant un taux de précision de 99,9 %.

Cette étude s'appuie également sur des données s’étendant de 2008 à 2018, ce qui offre la possibilité d'analyser les tendances sur les dix dernières années. A ce titre, et à notre connaissance, l'ensemble de données dont nous disposons est le plus complet jamais utilisé dans l'étude de l'égalité de genre au niveau décisionnel en Suisse.

Les femmes ne sont pas représentées égalitairement dans toutes les industries

Un écart entre le nombre total de travailleuses et la proportion des postes décisionnels occupés par les femmes est observé dans toutes les industries (voir figure 13). C'est également le cas dans les secteurs où les femmes sont majoritaires par rapport aux hommes (services de santé, hôtels et restaurants, services publics et d'éducation, etc.). En effet, dans ces secteurs, les femmes sont encore sous-représentées dans les postes décisionnels par rapport à leurs homologues masculins. Cela indique que les plafonds de verre prédominent même dans les secteurs typiquement “féminins”.

De nombreuses questions subsisteront quant aux raisons pour lesquelles la progression vers l’égalité des genres reste si lente en Suisse. Les conclusions de notre rapport ne devraient être que le début d'une conversation beaucoup plus large.

A PROPOS DE PWC

Le but de PwC est de développer la confiance dans la société et de résoudre des problèmes importants. PwC est un réseau d’entreprises situées dans 158 pays et comptant plus de 236 000 collaborateurs qui s’engagent à délivrer des services d’audit, de conseil juridique et fiscal, ainsi qu’un conseil économique afin d’offrir une plus-value.

PwC Suisse soutient ses clients dans le domaine de la diversité et de l'inclusion (D&I), et ce de plusieurs manières : programmes de sensibilisation, évaluations de la maturité des entreprises, conception de politiques RH inclusives, et conseil en stratégie.

PwC Suisse offre également à ses clients la possibilité d’être certifiées par la Fondation indépendante « Equal-Salary », ce qui constitue pour une manière de démontrer à l’interne comme à l’externe qu'ils offrent des conditions de travail égalitaires.

Plus d'informations: www.pwc.ch/en/services/people-organisation/equal-salary-certification.html

PricewaterhouseCoopers
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